Gyotaku

Une tradition halieutique.

L'histoire se déroule en 1862. Le seigneur Sakai, occupé à pêcher avec ses samouraïs, remonte une dorade grise. Ce poisson symbolise pour les Japonais le bonheur.

Un des guerriers eût alors l'idée de capturer la beauté et l'âme de la prise pour partager ce trophée avec le Mikado. Pour se faire, il enduisit la dorade d'encre et pris son empreinte sur du papier Washi.

Luc Legendre, ancien restaurateur, intègre le Gyotaku à la connaissance du produit lors de la transmission de son savoir faire.

Il y voit une façon de sensibiliser le respect au produit et donc, du vivant par cohérence d'une démarche durable, il utilise uniquement de l'encre de seiche pour ensuite, consommer le poisson.

Le Gyotaku, humble effort des pêcheurs pour retenir dans un dernier filet d'encre le poisson fugitif qu'ils ont arraché à l'eau mouvante, nous pose, en somme, dans tous ses termes, la question insoluble de l'art-de tout art, fût-il celui des plus grands maîtres: comment pouvons-nous retenir, sans la changer, aussitôt en trace imparfaite et périssable, l'image de ce monde où tout n'est que trace et reflet qui passe ?

Texte et photos par Luc Legendre

https://www.instagram.com/bzh_gyotaku/

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